J'espère (durex n°3)

Je viens de rencontrer un Homme. Il ne cesse de me surprendre, il me touche.J’ai du mal à trouver mes mots. Tout ce bouscule. Il en arrive à me faire perdre mon humour. La, je n’ai qu’une envie. Me blottir dans mon lit, laisser mes pensées et mes émotions s’exprimer et le revoir. Ça s’entrechoque dans ma tête, dans mes émotions et dans mon corps. Rencontre sur un site. La première chose que j ai vu : sa bouche et ses yeux. De suite, il m’a attiré. Il est beau. J’ai envie de rentrer en contact avec lui. Mon 1er réflexe : « oh non, je ne vais pas oser. Je ne vais pas lui plaire !! ». J’hésite, j’y vais, j’y vais pas. Je me lance et il répond. 1ère surprise … 1ère d’une longue série. Il a de l’humour, il est charmant, il est sensuel, il a l’air ouvert. J’ai envie de le découvrir plus. Nous nous retrouver sur msn. Nos échanges me plaisent et m’intimident. Oui, je me sens intimidée. Ce n’est pourtant pas mon genre … sauf avec les personnes qui m’impressionnent (et ils ne sont pas nombreux). Je rentre du taf. Un petit mot charmant m’attend. Quel plaisir !! Cela me touche. Il a plein d’attentions dont je n’ose plus rêver. Il me donne envie de le rencontrer. Il m’invite à une balade virtuelle des plus surprenantes et d’un romantisme. Photos, musiques, mots, rien ne manque, pour mettre mes sens en éveil. Il a très envie de me rencontrer, moi aussi. Nous fixons un rendez vous, échangeons nos numéros de téléphone. Les échanges par sms s’ajoutent. Après un petit faux départ, hier, il m’invite. Il m’appelle au téléphone. Je vais enfin entendre sa voix. Elle est simplement virile, comme lui. Elle ne calme pas mes sens. On se rencontre. En allant au rendez vous, j’appréhendais. Les éternelles questions « Va-t-il me plaire ? vais-je lui plaire ? Ne va-t-il pas être déçu ? … » ne peuvent s’empêcher de surgir. J’essaye de les refreiner. J’essaye de rester calme. Je le vois. Je suis rassurée. Ses lèvres et son regard sont aussi sensuels que sur la photo. Pendant le repas, la chose dont je me rappelle le plus, ce sont nos regards. Des échanges qui en disaient beaucoup plus que les mots. Il me surprend … par les actes. D’habitude, les hommes que je rencontre peuvent me surprendre avec leur théorie. Mais très rapidement la pratique la dément et l’enthousiasme retombe comme un soufflé. Avec lui, c’est différent. Il n’y a pas beaucoup de théorie. Par contre, il est généreux en actes, en petites intentions, qui me chamboulent. A la fin du repas, nous laissons nos yeux se parler. Il ne fuit pas le regard, il assume. Je suis scotchée. Nous sortons. Et là nous nous embrassons. Et encore et encore. Nous nous en oublions presque que nous sommes sur un parking de centre commercial. Je n’arrive pas à me détacher. Sa douceur, ses envies, me font fondre. Je ne comprends pas. J’ai un tas d’émotions, d’envies qui se bousculent dans ma tête et mon corps. J’ai envie de me lâcher. Je n’ose pas, je suis toute intimidée. J’ai peur de me réveiller et de voir que ce n’était qu’un rêve. Nous devons nous quitter. J’ai très très envie de le revoir. Lui aussi. Je l’invite à partager notre petit déjeuner, le lendemain, c'est-à-dire aujourd’hui. Rendez vous pris, nous reprenons nos vies. Impossible de redescendre sur terre. Et en plus, je n’en ai pas envie. C’est trop bon ce petit nuage sur lequel je viens d’atterrir. Nos échanges de sms pendant la soirée ne vont pas calmer la tension que je ressens. Bien au contraire, ça se bouscule de plus en plus. Et lorsque je ferme les yeux, je repense à ses baisers, à se caresses. C’est un vrai chaos en moi. N’étant pas du tout habituée à ma réaction, à mes émotions, je ne sais pas trop comment réagir. Si je lâche, je ne suis pas sure de maitriser. Aujourd’hui, nous allons nous revoir. Je suis fébrile. J’ai eu du mal à dormir. Je ne suis toujours pas redescendu de mon nuage. J’ai envie de créer une atmosphère romantique. Je cherche à faire une petite compil de musiques sensuelles. J’allume les bougies. Je baisse le store pour rendre ma chambre plus intime. Il arrive. Je sens un tsunami ravageait ma poitrine, mon ventre, ma tête. J’ai du mal à gérer. C’est si inhabituel. Son regard est sensuel et pénétrant. Je suis très troublée. Nous commençons à nous découvrir. Je succombe vite à ses caresses, à ses baisers. Il est entreprenant et j’aime ça. Et puis c’est l’incident. Popole s’est mis en grève sans préavis (je pense même que Popole est venu trop vite sans crier gare). Même en de telles circonstances, son sexe est attirant et laisse entrevoir de belles envolées. J’essaye, avec douceur, de l’aider. Mais rien n’y fait. Je sens de plus en plus que sa tête prend le dessus. Il se renferme. Chose que je comprends parfaitement. Et là encore, il va faire preuve d’une élégance, héroïque étant donné le contexte. Il pense à mon plaisir. Il me fait encore jouir. Je regrette que lui ne puisse éprouver cette jouissance. Je vois très bien qu’il est mécontent. Il est silencieux. J’essaye de le rassurer. Pour moi, ce n’est pas un problème. Ce sont des choses qui arrivent. J’aimerai qu’on puisse en parler. Mais je ne sais pas trop comment m’y prendre. J’ai peut être fait quelque chose qu’il ne fallait pas. Je ne suis peut être pas à son gout. Il ne dit pas grand-chose, se rhabille. Après m’avoir dit que l’on se reverrait surement. Il part. J’ai presque envie de dire qu’il fuit. Je le sens très mal à l’aise. Et j’en suis vraiment désolée pour lui. Je ne trouve pas les mots pour le rassurer. J’ai juste envie de lui dire que je suis heureuse d’enfin rencontrer un Homme, avec ses forces et ses faiblesses. Mais je n’ose pas lui dire. J’ai peur qu’il se méprenne sur mes paroles. Certes, je l’apprécie. Mais je ne suis pas amoureuse. Certes, j’éprouve des émotions (et c’est normal, je les assume) mais ce ne sont pas des sentiments. Au final, je lui envoie juste un sms pour lui dire que j’avais très envie de le revoir et que j’espérais que lui aussi. Maintenant, je suis dans l’attente de sa réponse. Elle tarde à venir. Plus le temps passe et plus je suis inquiète. Je n’ai absolument pas envie d’arrêter là cette belle aventure. Il me donne tellement d’envies. J’espère vraiment le revoir. J’espère juste encore pouvoir me blottir dans ses bras, sentir ses mains et ses lèvres. Pour une fois que j’éprouve ces sensations (que j’espère depuis si longtemps), je ne veux pas que ça s’arrête. Maintenant, j’attends son verdict. Le verdict vient de tomber : frein à main, tout le monde descend. Il ne souhaite pas me revoir. « On s’est bien trouvé, même envie, même moment mais on ne se reverra pas. » Voici son dernier sms. Le mien est « j’accepte ta décision même si je la regrette. Mais j’aimerai comprendre alors stp acceptes de me parler ce soir après je te laisse tranquille ». Je souhaite l’appeler ce soir pour juste avoir l’explication, mais il pense que ce n’est pas une bonne idée. Pour lui peut être, mais pour moi, c’est important. Il faut que je comprenne. Je vais essayer de l’appeler. J’espère qu’il acceptera de me répondre. Là, je dois dire que je ne comprends absolument rien. Je suis complètement déstabilisée. Ça fait mal. Je ne pense pas mériter que l’on me jette comme ça. Il est 20h55. J’ai peur de l’appeler. Mais, je suis, tout de même, décidée à essayer d’avoir une explication. Je veux essayer de comprendre. J’ai tourné la page, ce n’est pas un problème. Je suis une grande fifille. Je m’en remettrai. Mais je veux comprendre pourquoi les hommes fuient, avec moi. Alors tant pis pour lui, je vais essayer de le choper avant de le laisser fuir tranquillement. En tout cas, que conclure ? L’espoir fût de courte durée. 21h45. Je viens d’essayer de le joindre. Il ne m’a pas répondu. J’ai même tenté un sms. Silence radio total. J’ai mal. J’ai envie de pleurer. Pourquoi cette fuite ? Je ne cherchais même pas à essayer de le convaincre de me revoir ou autre. Je voulais juste comprendre ce qui avait fait qu’en moins de 3 heures on était passé de quelque chose de sympa à plus rien. Ce que j’en conclue : Il s’est senti très mal, car il a eu un incident technique. Dans une société qui renvoie constamment l’image d’un homme performant. Je comprends que ça soit très difficile à gérer. Il est plein de qualités. Mais il a suffit que ses « 15 centimètres » défaillent un peu pour qu’il prenne la fuite. C’est dommage pour lui. Ce n’est pas en fuyant que l’on résout ses problèmes. Il a eu la chance de « tomber sur moi ». Je suis ouverte. Pour moi ce petit incident ne remet pas en cause sa virilité. Bien au contraire. On aurait pu en parler. J’aurai peut être même pu l’aider à le régler. Il a préféré fuir. Franchement, je sais que je me répète, mais c’est très dommage pour lui. Ce n’est pas le 1er et malheureusement, ça ne sera surement pas le dernier. Mais j’aimerai comprendre ce qui, en moi, fait fuir les hommes. Peut être a-t-il cru que j’étais en train de « tomber amoureuse » ? Qu’il se rassure, j’ai appris à faire la différence en être émoustillée et être amoureuse. Dans ma vie, en général, et dans une relation avec un homme, en particulier, je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas. Il est comme il est. Je suis comme je suis. Je ne cherche pas à le changer. S’il me convient je l’accepte comme il est. Et j’attends qu’il en fasse de même avec moi. Je cherche quelqu’un avec qui je puisse m’amuser, dialoguer (et pas de la pluie et du beau temps, ça n’a pas grand intérêt), en d’autres termes, passer des bons moments, en étant surtout honnête et respectueux. Je suis curieuse. C'est-à-dire que j’aime comprendre les autres. Dans une relation, qu’elle soit amicale, professionnelle ou sentimentale, je quitte rapidement le superficiel, pour m’intéresser au profond. Et lorsque je vis ce genre de relation, je trouve ça génial, très intéressant et constructif. Je suis cash et directe. C’est clair. Avec un homme, j’annonce de suite la couleur : Je recherche une relation « just for fun ». E j’ai l’impression que l’on ne me croit pas. On m’a souvent dit que je leur faisais peur. Il semble que mon indépendance et ma « force » leur fassent peur. Ils ne savent pas où se situer avec moi. Je ne comprends pas trop. Certes, je suis indépendante. Cela fait 25 ans que je prends ma vie en main. Alors oui, j’ai appris à me débrouiller seule. Oui, je me suis construite une vie qui me plaît. Oui, je reconnais, j’ai une sacrée force de caractère. Je suis gentille (dans le bon sens du terme). Pour moi l’honnêteté et la franchise sont des valeurs primordiales. Lorsque je rencontre quelqu’un, je n’attends rien de spécial. Je ne tire pas de plans sur la comète. C’est la meilleure façon de ne pas être déçue et de savourer chaque moment. Il en va de même lorsque je rencontre un homme. La seule chose que je demande, c’est de passer de bons moments. On est entre adultes consentants. Je ne cherche pas à me caser. Je ne cherche pas le grand amour. Je veux juste pouvoir discuter, jouer, partager de bons moments, le tout dans le respect et avec honnêteté. A chaque fois, on me dit « ça tombe bien c’est ce que je recherche aussi ». A chaque fois, j’ai droit aux violons et tout ce qui s’en suit. Et évidemment, ça me touche. Je serai tentée de dire, que je suis une pauvre cruche et qu’à chaque fois je tombe dans le panneau. Mais, non, je ne suis pas une pauvre cruche. Je suis juste un être humain. Pour moi, c’est une marque de respect de ne pas coller une pauvre étiquette de baratineur, à un homme que je viens de rencontrer. J’essaye de ne pas me dire « il est comme les autres ». Sinon à quoi ça sert de rencontrer quelqu’un, planqué derrière mon armure et armée jusqu’au dent ? Je l’ai déjà vécu et ça ne mène à rien. Et ça fait mal. Je n’ai pas envie de faire du mal. Au contraire, j’ai envie de faire du bien. Je suis ouverte au dialogue. Je veux bien essayer de comprendre. Encore faut-il qu’on me donne quelques explications. Pour moi, ces hommes sont lâches. Et me font du mal. Alors que je ne pense pas le mériter. Est-ce qu’un jour quelqu’un pourra m’expliquer ? Je l’espère. En attendant, j'ai envie de douceur, de tendresse, d'un homme qui prend un peu les choses en main. Est-ce ça qui fait peur aux hommes ? Si oui, alors ... non chut, je ne préfère pas dire ce que je pense. C'est pas très gentil. Et puis zut, je le dis. Après tout, ils me blessent. Alors je ne vois pas pourquoi, je me gênerai. Le problème ce n'est pas qu'il ne bande pas, c'est qu'il n'a pas de couilles. Texte écrit le 05-10-10